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C’est une œuvre à la destinée singulière que la Fantaisie variée pour piano et orchestre, écrite à destination du pianiste Raoul Pugno. Singulière à plus d’un titre : reprise quelque peu après sa création en 1913 (dont à Paris, aux Concerts Lamoureux), puis tombée dans l’oubli ; jusqu’en 2009, où elle est ressuscitée au concert et au disque, déjà avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Et c’est cette année-là, soit trente ans après la disparition de Nadia Boulanger, que l’on découvre dans les papiers personnels de la musicienne l’amour passionné qui la liait au dédicataire de l’œuvre. Une œuvre testament en quelque sorte, puisque Raoul Pugno (1852-1914), pianiste, compositeur et aussi enseignant (au Conservatoire de Paris, avec Nadia Boulanger pour élève), devait décéder peu après, le 3 janvier 1914.
Après une introduction d’orchestre ténébreuse, le piano égrène une série de touches en accord. S’en dégage un thème, « construit d’un chant populaire russe », selon une précision du manuscrit de l’œuvre, thème repris à l’orchestre. S’échelonnent ensuite trois grands épisodes en forme de variations rhapsodiques avec une virtuosité de circonstance et un beau souffle soutenu par l’orchestre. L’esthétique rejoint celle de César Franck (dans ses Variations symphoniques par exemple) ou de Gabriel Fauré, piquée de quelques rudesses à la manière d’un Stravinsky. Autant de compositeurs que Nadia Boulanger avait côtoyés.
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